Avez-vous déjà fait restaurer une œuvre d’art?
Si votre réponse à cette question est positive, alors vous avez de quoi tricher pour répondre. Laissons d’abord la place à ceux qui n’ont jamais fait cette expérience.
Si vous n’avez jamais fait cette démarche alors laissez moi décrire les sensations que cela peut procurer.
Tout d’abord il y aura l’HESITATION. Est ce qu’on va vraiment le faire restaurer ce tableau ? Est ce que cela en vaut la peine ? Aura-t-il plus de valeur après cette restauration ? Nos enfants seront-ils heureux de l’avoir en héritage ? Nos parents seraient-ils contents de voir que l’on en prend soin ? Je suis forcement juge et parti dans cette histoire, mais toutes ces questions n’ont qu’une seule réponse : OUI, cela vaut toujours la peine.
Ensuite la CRAINTE. Allons-nous reconnaître notre œuvre ? N'aura-t-elle pas trop changée ? Je vous rassure tout de suite, en la confiant à un conservateur-restaurateur diplômé et non à un peintre qui s’essaie à la restauration il n’y aura aucun problème. Vous n’allez pas voir un notaire quand vous vous faites arracher une dent il me semble. Chacun son métier. Si vous vous adressez à un profesionnel qualifié tout se passera pour le mieux.
Puis la DÉCOUVERTE. Vous poussez la porte d’un atelier de conservation-restauration pour la première fois. Et vous êtes immergés dans cet espace où semblent cohabiter un artiste, un médecin et un menuisier. Ici un chevalet et des pinceaux. Là des scalpels et des microscopes. Plus loin des rabots et des planches de bois. Non vraiment l’atelier d’un restauraurateur de tableau cela vaut le détour !
Viens ensuite la SURPRISE. Comment peut on en apprendre autant sur son œuvre en seulement quelques minutes. Lorsque le restaurateur la prend dans ses mains, un dialogue débute. Le tableau lui livre ses secrets. On découvre alors ce qui constitue l’oeuvre, on plonge dans son histoire, on apprend parfois que son tableau a déjà été restauré une ou plusieurs fois.
Et c’est ensuite l’ATTENTE. Durant plusieurs semaines, voir parfois plusieurs mois, on se demande ce qui se passe. Pendant ce temps là le conservateur-restaurateur s’attèle à restaurer les altérations provoquées par le passage du temps et les aléas de la vie.
L’EXCITATION. La voilà arriver au grand galop lorsque le téléphone sonne. Le restaurateur un peu taquin pourrait vous dire : « L’opération est terminée. Tout s’est bien passé. » mais ici la salle de réveille est remplacée par la réserve sécurisée où le tableau attend sagement qu’on vienne le chercher.
C’est alors la (RE)DECOUVERTE. Cette étape est propre à chaque œuvre et aussi à chacun d’entre vous. Le tableau venu pour un vernis oxydé laissera paraître de nouvelles harmonies de couleurs et de nouvelles profondeurs de champs. Celui confié pour une déchirure vera son unité retrouvée. Tous repartiront en tout cas avec une bien meilleure mine.
C’est alors à la JOIE de s’inviter. Car c’est toujours un bonheur pour moi, cette sensation du travail accompli et du devoir de transmission patrimoniale achevé.
Vous qui avez déjà fait restaurer un tableau par l’Atelier Lambert, vous connaissez déjà toutes ces émotions.
Et le tableau dans tout cela ? Et bien je suis persuadée que pour lui ce séjour à l’Atelier Lambert c’est comme avoir passé quelques semaine en cure de jouvence.
Alors, prêt à tenter l’expérience ?
Cette illustration est le fruit du travail de Richard Meunier.